mardi 7 avril 2009

LHOOQ (hommage à Marcel )


La mariée mise à nu


Red devil


Qui sont-elles

Poupées de lucre et filles de joie
0 171 et je compose les 7 chiffres qui l'habillent. Une tonalité, puis deux,
puis trois... ça ne répond pas, Nikki n'est pas là.
0 171... 9352366, Carly please ? Personne ne décroche, je raccroche.
0 171 584 0237, je voudrais parler à Madame, mais Madame n'est pas libre.
Qui se cache derrière ces numéros qui ne répondent qu'aux abonnés absents ?
« Je compose les 7 chiffres qui l'habillent »
Je me penche sur la toile : une fille avenante aux courbes avantageuses, disponibilités et spécialités affichées…
C'est bien une Tart Card comme on en voyait à Londres il y a quelques années, lointaine parente de nos affiches de Minitel Rose.
Mais ici, la fille a quelque chose de spécial : elle n'a ni oreilles, ni bras. Alors comment pourrait-elle nous entendre ? Comment pourrait-
elle nous répondre ?
« La fille a quelque chose de spécial... »
Je regarde de plus près. S'il s'agit bien de commerce du corps, il est ici totalement détourné. La call-girl est devenue fille de joie...
Pareilles à ces mondaines et demi-mondaines peintes par Kees Van Dongen, on sent se mélanger le luxe et le lucre, la distance et
la familiarité. Colorées, enjouées, espiègles, elles font un clin d'oeil à quiconque croise leur regard. Les créatures aux grands yeux
de Zelda évoquent aussi celles d'Edmond Kiraz. Elles sont comme une invitation au partage des plaisirs de la chair et de l'esprit.
Formes rondes, généreuses, elles s'étirent de bout en bout de la toile en une courbe régulière et gracile. Mademoiselle, Michèle
ou Black Beauty, une mouche rieuse au coin du visage, nous invitent à croquer la vie !
« Une mouche rieuse au coin du visage »
Le jeu se poursuit dans les typographies : les mots caressent les courbes du corps, jouent avec ses lignes. Onomatopées drôles et
colorées… Sexy Red Devil, ton écriture sent déjà le souffre ! Couleurs acryliques brutes et intenses, on rêve enfin à l'égérie 70's
Pravda La Survireuse de Guy de Peelaert. La femme, objet de consommation, s'affiche rebelle et domine son monde. Fières,
généreuses, libres, fortes, les filles de Zelda sont décidément des insoumises !
Éric Lorach

Black beauty


Busty black


Little miss naugthy